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248 NOTICE BIOGRAPHIQUE des études sur Régnier, sur Vauvenargues, sur les Pensées de Marc-Aurèle, sur Y Influence des lettres anciennes sur les grands écrivains du XVII' siècle. Souvent, c'étaient les pro- ductions nouvelles qu'il faisait connaître par une élégante et fine analyse; un autre jour il racontait, dans un intéres- sant récit reproduit par le Journal des Bons Exemples, un Acte de dévouement d'Andéol de Laval, un membre de cette famille à laquelle l'avait uni son mariage. Son rôle fut non moins actif à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Il y était entré en 1870, suc- cédant à M. Gunet, ancien professeur de philosophie au Lycée. Dans son discours de réception, il fit, en quelques mots, l'éloge de « cet homme de cœur, ce charmant esprit... ce talent si souple, si facile, si brillant. » (Que l'on permette à un de ses anciens élèves de s'attarder un instant à son souvenir.) L'orateur rappela que M. Gunet avait conquis sa place à l'Académie par ses belles traduc- tions en vers des chefs-d'œuvre d'Eschyle et de Sophocle, et il traita de l'Etude du grec dans l'Education française. Il montrait que, déjà menacée du temps de Fleury et à l'époque de Rolin, cette étude avait toujours triomphé des raisons alléguées par la paresse et les préjugés utilitaires; qu'elle a gardé en Angleterre, chez un peuple éminemment pratique, une grande place dans l'éducation supérieure; qu'elle a, de siècle en siècle, contribué au développement de notre langue et de notre littérature. Dans la littérature, comme dans l'art, le génie grec nous enseigne le simple et le vrai, et nous donne des modèles que nos écrivains et nos statuaires ne sauraient trop étudier. A l'Académie, comme partout, le nouvel élu apportait son esprit de laborieuse assiduité. Comme partout, il se fit remarquer et apprécier par la finesse et la distinction de