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224             UNE PAGE DE LA VIE LYONNAISE

   Nous le voyons, non seulement il cherche à éclairer son
intelligence, à diriger son cœur; mais il veut lui commu-
niquer la force nécessaire pour raffermir cette volonté par-
fois chancelante.
   Il ne s'en tient pas là ; il entre dans les détails de la vie
de chaque jour, lui donne des conseils pratiques, lui pro-
pose de l'associer à ses occupations :

   « Ce n'est point en plaisantant, lui dit-il (3), que je
vous ai parlé de m'aider dans mon travail sur les Sœurs de
charité. Rien ne me serait plus agréable et plus précieux.
Cela répandrait sur mon travail un charme particulier qui
vaincrait ma paresse et m'y donnerait un nouvel intérêt. »


   Il songe à occuper ses loisirs, à remplir ses journées
vides : il lui envoie des livres, lui impose une demi-heure
de lecture suivie et sérieuse tous les matins ; il s'ingénie
pour lui inspirer le goût des choses spirituelles : Ne va-t-il
pas lui conseiller les réflexions sur la miséricorde de Dieu par
Mme de la Vallière, pensant que le nom de l'auteur servira
d'appât.
   Mais ce qui l'inquiète le plus, ce qui le désole ce sont
ces longues soirées où l'enchanteresse s'enivre des parfums
qu'on brûle à ses pieds :


   « Mon dernier vœu, lui écrit-il (4), c'est que vous ayez
toujours un peu d'ennui de vos soirées et de bien des per-
sonnes qu'on appelle aimables. N'est-ce pas là un souhait


  (3) Ibid.,p. 48.
  (4) Ibid. p. 49.