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170                  LA VIE ET LES Å’UVRES

quelque temps les occasions de composer des tableaux de
plafonds ne font guère défaut, s'y montrent constamment
inférieurs à leurs ancêtres du dix-septième siècle, dont ils
s'efforcent vainement de s'approprier les méthodes tout en
les critiquant.

   Ainsi que nous l'avons déjà dit, Thomas Blanchet est
mort à Lyon le 21 juin 1689, et l'Académie royale de
peinture et de sculpture fit célébrer pour lui à Paris un ser-
vice funèbre le 30 du même mois; déjà M. de Saint-
Georges avait lu, le 4 juin, à l'Académie un discours sur le
tableau de réception de Blanchet (28).
   Un caractère aimable et une grande vivacité d'esprit, qui
le faisaient fort rechercher dans la société, malgré des cha-
grins d'intérieur, contribuèrent, paraît-il, autant que son
talent à répandre Blanchet dans le monde qui l'entourait
et à lui assurer, comme on l'a vu, des travaux importants.

   Ses contemporains le tenaient, à juste titre, à grande
estime ; Sandrart et d'Argenville qui étaient bien en mesure
de refléter l'opinion, puisqu'ils avaient pu voir toutes les
Å“uvres de l'artiste ou en avoir entendu parler, paraissent
des juges compétents et impartiaux. On reconnaissait en
lui la facilité des idées du style, le don d'heureuses conve-
nances, des expressions touchantes, la richesse de la com-
position, des draperies bien jetées, des têtes variées et une
belle couleur. En même temps, on ne pouvait s'empêcher


  (28) « Monsieur de Saint-George a lu le discours qu'il a fait sur le
« tableau de réception de Mons r Blanchet, représentant Cadmus qui,
« ayant défaict le Dragon, reçoit les ordres de Minerve, ce qui a servi
« de sujet à l'entretien. » (Procès-verbaux, t. III, p. 8.)