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                    SUR HENRI HIGNARD                      1)5

   Que les mythologues, après cela, se creusent l'esprit
pour interpréter ces aimables légendes, que l'un d'eux
avoue ingénuement « qu'il n'a pas pu trouver encore ce
que signifie Anchise, » c'est leur affaire et nous ne les
suivrons pas sur ce terrain. M. Hignard dit, en passant, un
mot de leur symbolisme exagéré et il ajoute : « Nous
n'avons point à entrer dans ces difficiles questions ; notre
objet est tout autre. C'est l'histoire des hymnes d'Homère
que nous essayons de retrouver, non le sens des fables
qu'ils contiennent; c'est par leur beauté littéraire et poé-
tique qu'ils nous intéressent. Du moins à ce point de vue
les trois hymnes en l'honneur d'Aphrodite ne le cèdent
pas aux chefs-d'œuvre les plus précieux de l'antiquité et la
fameuse statue de Praxitèle qui allumait de si étranges
passions dans le cœur des Cnidiens, n'était pas, dans son
genre, d'une beauté plus exquise. »
   Telles sont, en substance, les idées développées par
M. Hignard dans ce remarquable travail. La langue en est
vive, élégante, précise et ferme. Ce sont les qualités carac-
téristiques de son style, nous n'y reviendrons pas.
   La discussion de ces thèses fut brillante et animée. Cer-
tains de ses juges, qui n'acceptaient pas toutes ses idées,
les contestèrent avec chaleur ; mais ils durent s'incliner
devant l'étendue et la profondeur de son érudition et le
candidat fut, à l'unanimité, proclamé docteur es lettres.


     {A suivre.)                       Ernest   LAPAIRE.