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SOUS LE PREMIER EMPIRE Ã2<) formes légères, m'avaient toujours frappé et à qui le malheur devait imprimer le dernier sceau de la perfection. « Vous me donneriez, j'ose vous le dire, une consolation dont j'aurais besoin, étant loin de vous dans un tel moment, en m'apprenant vous-même comment vous êtes, en m'assu- rant que je suis de ces amis sur lesquels votre cÅ“ur se repose avec quelque douceur et une entière confiance. » Mme Récamier ne lui fait pas attendre cette réponse si gracieusement sollicitée. « Cher Camille, lui écrit-elle (22), ne dois-je pas rendre grâces au ciel qui, en me réservant à des peines si amères, m'a donné des amis pour me les faire supporter. » Quand Mmc Récamier vient à Lyon, Camille Jordan est toujours averti le premier. — Actif, intelligent, serviable, il se met en quatre pour ses amis; il s'occupe même des détails matériels, il retient les appartements. — C'est un cicéron aimable, instruit, mais impitoyable et de plus infa- tigable; il connaît son Lyon et toutes ses ressources. — Après de longues séances dans les musées de la ville, comme diversion, il entraîne sa charmante amie dans les vallons de Rochecardon, dans les bosquets d'Ecully et veut lui faire admirer sa patrie de vive force. Camille suffit à tout : mari modèle, père tendre, adonné aux bonnes Å“uvres, il sait bien réserver le temps de l'amitié : « Je vais à deux heures à un dîner d'oeuvre de bienfai- (22) Mm« Récamier et ses amis, p. 33. N«3. — Mars 189;. 10