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io8                      SOCIÉTÉS SAVANTES

concernant les cérémonies qui accompagnaient l'internement des lépreux
dans une maladrerie, puis les caractères qui paraissent nous révéler
aujourd'hui la nature de la maladie dite le Feu Saint-Antoine, qui,
d'après l'auteur, serait la syphilis. Les considérations présentées par
M. H. Mollière donnent lieu à plusieurs observations. — M. Vachez
fait connaître que l'internement, dans une léproserie, des malades
atteints de la lèpre, ne concernait pas seulement les gens du peuple.
La noblesse elle-même était soumise à cette mesure d'hygiène. C'est
ainsi qu'en 1479, R- in don de Rochebaron, seigneur de Pizay, près de
Bas-en-Basset, ayant été atteint de la lèpre, dut être séparé du com-
merce des hommes et renfermé dans une maladrerie. — M. Beaune
rappelle que la description des cérémonies pratiquées pour la séques-
tration des lépreux se trouve dans un rituel de l'Eglise de Troyes ;
mais il élève des doutes sur l'étymologie du nom de mésel donné autre-
fois aux lépreux et sur l'identification de la syphilis avec la maladie du
Feu Saint-Antoine, qui était connue longtemps avant la découverte de
l'Amérique. — M. H. Mollière répond qu'aujourd'hui il est démontré
que la syphilis existait bien avant la fin du XVe siècle et même dès
l'époque préhistorique. — M. Clédat fait observer que le mot mesel,
meseau {misellus), appliqué aux lépreux, peut parfaitement dériver de
miser, misérable. — M. Cornevin estime que l'identité de la syphilis
avec le teu Saint-Antoine ne lui paraît pas établie, par la raison qu'on
n'a pu transmettre encore la syphilis aux animaux domestiques. —
M. Delore confirme cette observation, en rappelant une expérience
tentée, sans résultat, par lui et M. le docteur Diday. — M. Perrin
termine la séance par la lecture de son rapport annuel sur les finances
de la Société.

   Séance du 29 janvier r <$$>>'. — Présidence de M. de Cazenove. —
Hommage fait par M. Delore des ouvrages suivants : i° De l'assis-
tance privée des malaies à Lyon; 2° De la valeur pratique de la tarsoclasie.
— M. Caillemer présente, au nom de la Commission des finances, un
rapport sur les prix à distribuer en 1895, et dont le chiffre est fixé
comme il suit : Prix Lombard de Buffières, 5.000 fr. , prix Dupasquier,
destiné, cette année, à la peinture, 300 fr. ; prix Livet, 4.000 fr. ; prix
Chazière, 15.000 fr. Les autres prix ne seront pas distribués cette
année. Ces conclusions sont adoptées. — M. Delore fait une commu-
nication au sujet de la déclaration obligatoire, imposée aux médecins,