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               BANQUET DU 2 1 FÉVRIER 1895                 IO3

  Au dessert, M. Ernest CUAZ, président, se lève et porte,
en ces termes, un toast à la Société :



        « MESSIEURS,



   « Je viens porter un toast à notre Société littéraire,
toujours vaillante, toujours debout.
   « Si, en effet, 1894 nous a enlevé deux chers collègues
que nous regretterons toujours, de jeunes, nouveaux et
zélés sociétaires sont venus renforcer nos rangs et nous
apporter leur précieux concours. Cette année de 1894, du
reste (ainsi que je le rappelais dans mon récent compte
rendu), a été féconde en travaux, en résultats utiles et satis-
faisants pour nous tous.
   « Ce sont là d'heureux présages pour 1895.
   « Il est une allégorie charmante, un groupe des plus
artistiques, en marbre, dans notre beau Palais du Com-
merce, représentant l'heure passée, l'heure présente, l'heure
à venir.
   « L'heure présente, permettez-moi de la comparer, ce
soir, à notre Société, toujours jeune, et qui est là pleine de
force et de santé.
   « Elle retient aussi, comme dans ce beau groupe, en la
laissant doucement glisser, puis disparaître, l'heure passée,
Tannée passée. Elle la quitte avec peine, en lui jetant un
regard d'adieu, plein de tristesse et de regrets.
   « Mais elle tend aussi l'autre main à l'heure future, à
l'année qui commence, et s'élève vers elle, avec ses riantes
promesses et ses charmants espoirs.
   « C'est bien là, il me semble aussi, la personnification