Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
86                    LE PORTEFEUILLE

   La destinée tient souvent à peu de chose. En 1751, pen-
dant son séjour dans le nord de la France, Franki rencontra
pour son malheur, un homme qui devint son mauvais
génie en même temps que son associé, abusa de sa confiance
et empoisonna la fin de sa vie.
   Le I er février 1751, par devant Me Denis-Louis Guérin,
notaire royal garde-note du baillage de Caux, siège
d'Arqués et ville de Dieppe, « furent présents Jean Grécy,
opérateur, présent en cette ville de Dieppe, logé à l'auberge
où pend l'enseigne des Quatre fils Aymons, Grande-Rue,
paroisse Saint-Denis et le s. Dominique Franki, aussi de la
profession d'opérateur, logé en l'auberge où pend pour
enseigne le grand Géant, rue du Chêne percé, paroisse
Saint-Jacques. Lesquelles parties sont convenues ensemble
de travailler de ladite profession d'opérateur dans les diffé-
rentes villes, bourgs et lieux du royaume, en société et en
profit commun; c'est-à-dire que chacun desdits comparants
contribuera pour moitié tant à l'achat des marchandises et
drogues concernant leur profession, qu'au profit qui résul-
tera de la vente et distribution qu'ils en feront, ainsi qu'aux
dépenses qu'ils seront obligés de faire soit pour voyager,
soit pour achat de chevaux, équipages, gages de domes-
tiques et autres dépenses généralement quelconques. Entre-
ront également dans les comptes de ladite société, tous les
profits et revenus procédant des cures qu'ils pourraient faire
de quelque nature qu'elles soient, et toutes les pertes qui
pourraient leur arriver par accident, comme mort de
chevaux, perte d'équipage et autres accidents prévus ou
imprévus de quelque nature qu'ils soient ou puissent
être. Et, attendu que ledit sieur Grécy est actuellement
muni d'un équipage considérable, qui consiste en sept
chevaux, dont quatre de carrosse, un de maître, deux de