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 5i2                       PROST DE ROYER.

 d'y répondre, et de montrer par tous les moyens possi-
 bles que cette manière de voir du clergé était désastreuse
 pour les intérêts de la France et de Lyon en particulier ;
 que, d'ailleurs, elle n'avait sa raison d'être ni en droit
 divin, ni en droit civil.
    L'introduction se termine par ces paroles où respirent,
 en même temps, le respect, si légitimement dû à un
 prince de l'Eglise, et la ferme volonté d'un homme de
bien qui, ne demandant rien à personne, peut se permet-
 tre de s'exprimer en toute franchise.
    « J'oserai, Monseigneur, vous présenter les réflexions
 « d'un citoyen qui aime et qui respecte la Religion et le
 « Gouvernement dans lesquels il a le bonheur d'être, né ;
 « qui a fait vœu de n'être d'aucun parti et qui ne l'a pas
 « violé; qui parlera sans prévention comme sans intérêt,
 « avec la bonne foi et la fermeté nécessaires à l'investi-
 « gation de la vérité ; qui ne demande, n'espère et ne
« craint rien; qui n'a d'autre objet que le bien de son
« pays, et qui, par là même, a des droits à votre atten-
 « tion et à votre indulgence (1). »
   Son ouvrage est divisé en trois parties.
   Dans la première, il examine le prêt à intérêt suivant
le droit naturel, suivant l'état des choses et les consé-
quences.
   Il commence d'abord par fixer exactement la valeur
des mots, par définir l'usure et l'intérêt, et faire bien
ressortir ce qui les distingue l'un de l'autre : car il est à
remarquer qu'à l'époque où il écrivait, ces deux choses
étaient généralement confondues. D'ailleurs, la langue
hébraïque et la langue latine n'ont qu'une expression gé-
nérique pour désigner ces deux mots : neschech, en

  (1) Prost de Royer, Lettre sur le prêt à intérêt, page 10.