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                   POÉSIE.                     '        447

Que de fois sous ces vents de flamme
Avons-nous ployé les genoux !
Dieu ne veut pas que nos pensées
Par les brises longtemps bercées
Sans vagues atteignent le port;
Que le cœur blasphème ou vénère
C'est toujours par coups de tonnerre
Qu'il faut lui parler de la mort.


La tempête des hautes cîmes
N'a pas qu'un rude enfantement :
Elle peut combler les abimes
Et changer le cours du torrent.
Cette voix qui sort de la nue
Ne l'avez-vous pas reconnue
Quand son arc a lui sur le mont ?
Elle rappelle la promesse
Qu'après les heures de détresse
De gais printemps rayonneront.


Chantons le vent de la montagne
Quand il vient rafraîchir la fleur,
Quand un chant d'oiseau l'accompagne,
Que le ciel est dans sa splendeur ;
Quand il va le long des feuillées
Des vapeurs de la nuit mouillées
S'embaumer de rose et de thym ;
Qu'il soupire cette harmonie
Douce rumeur indéfinie
Que notre cœur comprend si bien.

                                       Aglaée GARDVZ.