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144                      BIBLIOGRAPHIE.

 avec la même simplicité et la même érudition, l'organisation
judiciaire en France. Les grandes ordonnances de 1498, de
 1539 et de 1670 amènent de remarquables améliorations, et
 l'on saisit parfaitement le lien intime qui rattache les inno-
 vations de la procédure aux transformations dans l'ordre
judiciaire.
    Au xive siècle, trois degrés distincts de juridiction offraient
aux justiciables des garanties sérieuses : le prévôt royal, le
bailli et le Parlement concouraient à la distribution d'une bonne
justice. En 1551, Henri II, inspiré par une pensée fiscale,
établit les présidiaux: cette création porta des fruits heureux.
    Un chapitre fort intéressant est consacré à la vénalité des
charges. Les opinions des écrivains politiques du xvi° et du
xvne siècle sont toutes citées. Si on remonte h l'antiquité,
on trouve Plalon qui ne pouvait la souffrir : « C'est, dit-il,
« comme si dans un navire, on faisait quelqu'un pilote ou
« matelot pour son argent. » Bodin flétrit cet abus en ter-
mes éloquents. Montesquieu intervient au débat, examine
les attaques, et conclut d'une façon moins sévère.
    Si l'on a blâmé avec raison la vénalité des charges, les
critiques les plus violentes n'ont pas épargné la célèbre
institution des épices. M. du Boys donne des explications
qui, si elles étaient plus connues, dissiperaient bien des
préjugés. Les épices étaient les honoraires des magistrats à
qui l'Etat n'allouait aucun traitement. Le soldat au moyen-
âge ne touchait point de solde : les élèves des universités
payaient de leurs deniers les leçons de leurs maîtres. « C'était
« après tout, dit l'auteur., le self-governement qui était
« usité dans la société toute entière, et que l'on appliquait
« alors à l'ordre judiciaire. »
    Au XVII8 siècle se termine le rôle brillant qu'avaient joué
les commissions détachées du Parlement de Paris, sous le
nom de « Grands-Jours. »