page suivante »
ÉWïKES B'ANGE POLtTIEN. 415 douze années dont parle Solinns ; mais il lui assignait une époque de trois siècles antérieure à celle où il a vécu : et prœterea multi diverse, dit Censorinus (1). Cette diversité infinie d'opinions , qui n'a fait que s'accroître chez4es modernes, était déjà telle dans l'anti- quité, que les anciens, bien plus à portée que nous de fixer d'une manière précise la chronologie grecque, en étaient arrivés à désespérer du succès. « Avant'les Olym- piades, dit Jules Africain, vous ne trouvez rien de précis ni d'exact dans la chronologie grecque, tous les faits ayant été mêlés, et ne s'accordant nullement entre eux avant cette époque. » fc'ans oser s'arrêter à une solution à peu près impossible, il est raisonnable de demander aux annales de l'Epire et de la Macédoine des éclaircissements que refuse l'histoire de la Grèce centrale et méridionale. J'en ai déjà indiqué le,motif, en faisant remarquera la section d'archéologie d e l à réunion des délégués à la Sorbonne, que les anti- quités de l'Epire notamment sont une source précieuse de renseignements sur les Pélasges et les Hellènes, en même temps qu'elles fournissent des éléments précis pour la chronologie. Cela tient à deux causes : d'abord, à ce que, dans les temps préhistoriques, les traditions de ces contrées, mêlées de mythologie, nous les montrent sou- mises à des princes pélasges d'origine ; et en second lieu, à ce que le pouvoir monarchique , s'y étant perpétué jusqu'à la conquête romaine,ne laisse aucune lacune dans la supputation des temps par la succession des dynasties. Dans aucune autre contrée de la Grèce, autant qu'en Epire, on ne trouve de traces de la domination et de la civilisation des Pélasges ; d'après les écrivains de l'histoire ancienne, quarante-cinq villes' offrent des restes dé cons- truction pélasgique , sans mélange dans là plupart, ou confondue dans le plus petit nombre avec la bâtisse (1) Censorinus, de Die Natali, cap, 21. ,