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               LA MONTÉE DU GARILLAN




               OCHARD  et Bréghot du Lut, qui ont publié cha-
              cun une nomenclature des rues de Lyon, ex-
              pliquent ainsi l'étymologie de la montée du
Garillan : son nom, dit-on, est une onomatopée, tirée du
bruit que font les cailloux en roulant le long de cette côte
dans les grandes pluies (1). Au commencement du xvie siè-
cle, elle s'appelait Rue du capitaine Imbaud, du nom d'Im-
baud de Bletterens, riche habitant de Lyon qui y avait sa
demeure. Je ne rejette pas entièrement cette étymologie
qui a quelque chose de vrai ; mais je soupçonne que le sou-
venir de Bayart (2) a pu être l'origine de cette dénomina-
tion. Je vais donc entrer dans des détails sur les faits et
gestes du célèbre chevalier qui avait laissé au sein de notre
ville une brillante renommée.
   Pierre Bayart naquit au château de ce nom, près de Gre-
noble, en 1476. A l'âge de 13 ans, il entra au service du
duc de Savoie, qui vint peu de temps après visiter Char-
les VIII, roi de France, résidant alors dans notre ville. Le
futur chevalier sans peur et sans reproche plut beaucoup au
monarque français, et il entra dans sa maison en qualité de
page. Le roi se remit bientôt en route pour continuer la
visite de son royaume, et après trois années il revint à Lyon
et ramena Bayart avec lui. Il s'agit naturellement alors de

  (1) La montée du Garillan est très-rapide et très-longue, car on a 237
marches à gravir pour arriver au sommet.
  (2) Bayart signait son nom arec un t à la fin, et non avec un d, comme
on l'écrit communément. (Bréghot du Lut, Hues de Lyon.)