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                        PROST DE ROYER.                        311

chevêque sur le prêt à intérêt. Cette brochure, datée de
Lyon, du 1 er août 1763, et imprimée à Avignon, formait
un in-8° de 93 pages, signé D. R. de Royer. C'était une
réponse à une lettre pastorale de Mgr Malvin de Monta-
zet, alors archevêque de Lyon, dans laquelle ce prélat
avait traité cette question qui passionnait si fortement
l'opinion publique à cette époque où le commerce de Lyon
commençait à prendre une extension considérable. Le
prêt à intérêt, même au taux légal, était considéré comme
usure, et dès lors condamné par la plupart des Parle-
ments (1).
   Le clergé français, obéissant à la doctrine enseignée
par les Pères de l'Eglise, était formellement opposé au
prêt à intérêt.
   Prost de Royer ne voulut pas laisser échapper cette
occasion de réfuter cette fausse doctrine, et c'est ainsi
qu'il écrivit son premier ouvrage.
   Le style sobre en même temps que fleuri est parfois
imagé, le raisonnement serré et concis de cet opuscule,
nous montrent assez que tout en appartenant à la grande
école de Fénelon, Prost de Royer n'a pas moins puisé
quelques principes dans celle de l'Encyclopédie; de l'une,
il a la tournure de la phrase et la richesse du langage;
de l'autre, il a la déduction facile et nette,
   Dans l'introduction de son ouvrage, Prost de Royer
expose les raisons qui l'ont déterminé à écrire cette let-
tre, comment la Lettre pastorale du 30 juin 1763 avait
ému le commerce lyonnais, et combien il croyait utile

  (l) Prost de Royer ne fut pas lé seul qui s'occupa de cette grave
question ; car, le 2 août 1763, une sentence de la sénéchaussée de
Lyon, condamna à être lacéré et brûlé un écrit ayant pour titre :
Observations d'un négociant de Lyon à son archevêque, sur la Lettre
pastorale qu'il vient d'adresser à toits Us fidèles de son diocèse.