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302                    VICTOR DE LAPRADE
           Son trône est sur nos genoux
              Et chacun l'admire;
           Il est roi, le bel enfant,
           Son caprice est triomphant
              Dès qu'il veut sourire.

            C'est la gaîté du manoir
              Jadis solitaire ;
           Ses yeux éclipsent, le soir,
              Notre langue austère.
           C'est la primeur du verger,
           L'agneau blanc cher au berger,
             La fleur du parterre.

            Il fait de ses cheveux d'or
               L'anneau qui nous lie ;
            Il fait qu'on espère encor,
               Il fait qu'on oublie ;
            Lorsqu'un orage a grondé,
            Que les flots ont débordé,
               Il réconcilie.


   Oui, en vérité, charmante idylle que celle-là, et noble et
tendre, de celte tendresse de l'âme aussi supérieure à l'a-
mour des sens que l'amour spirituelle l'est elle-même a la
matière.
   Appuyé sur le bâton de l'aïeul qui n'a pas conduit ceux
qui l'ont porté vers les orgueilleux sommets, mais les
a toujours guidés dans le droit chemin, Frantz s'égare a
travers les champs. Frantz est sombre; il fuit la ville et
demande à la campagne, sans espoir d'une réponse, le se-
cret du bonheur.


            Nouez les ronces aux charmilles
            Et l'aubépine à l'églantier.
            Tendez vos rets, ô jeunes filles,
            Entre les buissons du sentier.