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474 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON française, était l'envoi du catalogue de toutes les biblio- thèques. Grâce à quelques hommes lettrés, quelques admi- nistrations satisfirent aux dispositions textuelles du décret, mais la plupart n'exécutèrent rien ou exécutèrent mal. « Elles n'exécutèrent rien par la négligence d'adminis- trateurs qui sûrement ne négligèrent pas de percevoir leur traitement, et beaucoup de livres en proie aux insectes et à la poussière éprouvèrent des dégradations sensibles. .« Joignez à cette cause , que divers départements craig-naient qu'on ne leur enlevât leur bibliothèque. Vous reconnaissez là cet esprit d'égoïsme ou plutôt de fédéra- lisme qui se fait centre, s'isole et qui est un crime. Ce qui est national, n'est à personne, il est a tous. L'intérêt public paraît s'opposer à ce qu'on déplace, à ce qu'on dépèce cer- taines coUectious qui, outre la valeur des ouvrages qui les composent, ont un mérite résultant de la manière dont les collections sont assorties. Telle est celle de Choepflin, à Strasbourg ; mais le tout est la propriété indi- vise de la grande famille qui par l'organe de ses '.repré- sentants saura faire une répartition dictée par l'amour de la patrie et avouée par elle. « D'autres administrations exécutèrent mal, quoique trois instructions consécutives eussent indiqué la marche du travail; — pour le faire avec succès, il fallait : « 4 ° Des hommes probes, c'est la première qualité exi- gible partout, ici spécialement, parce qu'un malhonnête homme peut échapper aisément à la surveillance, en arrachant des gravures précieuses dans un livre, en subs- tituant des choses communes à des médailles rares. « 2° Il fallait des hommes versés dans la paléographie et la bibliographie ; celle-ci est la science du libraire, elle connaît les titres des ouvrages et leur valeur dans le commerce; celle-là connaît l'histoire de l'art, les varia- tions de l'écriture, des idiomes et de3 usages.