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                 LES BlBLIOTtlÈQKES DE LYON               473

   a Malheureusement, la plupart étaient d'ineptes copistes
qui ont dénaturé les titres des livres, altéré les dates, con-
fondu les éditions, et envoyé des catalogues inutiles en
cahiers, au lieu de catalogues en cartes, les seuls que la loi
demandait, les seuls qui puissent nous servir.
    « L'insouciance et l'ignorance ont été poussées si loin
que divers catalogues, à la suite d'une liste informe, ajou-
tent ces mots « de plus, 3 ou 400 volumes anglais, alle-
mands, grecs, hébreux ou en écriture indéchiffrable et
reliés en parchemin, que nous n'avons pas cru devoir
énumérer. » Ainsi s'expriment les rédacteurs de ces cata-
logues, en parlant des livres les plus précieux de ces dépots.
Ils ont jugé les livres sur la couverture, comme les sots
jugent les hommes sur l'habit.
    « Les nobiliaires, les traités généalogiques, les ouvrages
dans lesquels le despotisme consignait ses extravagances et
ses fureurs avaient presque toujours les honneurs du maro-
quin, tandis que les livres d'Hubert Languet, de Willams
Allen, de Milton n'échappaient au compas de la censure,
aux poursuites des inquisitions des cours, qu'en se réfugiant
dans les angles ignorés sous la modeste enveloppe d'un
parchemin; les ouvrages qui révélaient les crimes des
 tyrans et les droits des peuples étaient les SANS-CULOTTES
DES BIBLIOTHÈQUES.
   « Les diverses causes dont on vient de parler ayant
suspendu l'envoi des cartes, il ne nous en est parvenu
que douze cents qui correspondent, à peu près à trois mil-
lions de volumes ; nous n'avons donc pas encore le tiers
des catalogues.
   « Le décret du 8 pluviôse enjoint aux administrateurs
d'achever ce travail dans quatre mois. Comme il faut'tou-
jours placer la lumière à côté du précepte, la Commission
des arts a fait parvenir aux administrations une ample