page suivante »
LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 469 chargé de venir appeler votre attention sur les bibliothè- ques nationales. Des Sociétés populaires expriment un vœu qui devient général, d'établir dans chaque district une bibliothèque publique. Les fonds en sont tout amas- sés depuis des siècles, et ils sont dignes de Venvie de toute l'Europe. Les cloitres ont sauvé de la destruction de l'em- pire romain et de la barbarie, ce qu'il a été possible, des productions savantes de l'antiquité. Ils y ont ajouté celles des siècles suivants, et ces temps d'ignorance et d'erreur n'ont pas été les moins féconds. Il y aura, sans doute, beaucoup à réformer dans ces amas informes; mais il y existe un fonds précieux qu'un sage discernement saura conserver. « Ces antiques dépôts se grossissaient encore des biblio- thèques particulières délaissées par les émigrés, — de col- lections d'histoire naturelle, d'instruments de physique, de médailles antiques. Ces trésors littéraires, ainsi amas- sés et répandus dans chaque département, restent encore, la plupart, sans ordre, comme des matériaux bruts ; ils dépé- rissent ou sont exposés aux dilapidations. Il est temps de les disposer pour une grande destination, et d'en faire jouir tous les citoyens. « La loi sur la vente du mobilier des émigrés ordonne que leurs bibliothèques seront transportées au chef-lieu du département; une autre loi ordonne d'y transporter les bibliothèques monastiques, ce n'est point assez. « Les bibliothèques principales des grandes communes doivent y être maintenues, mais il s'y trouve des multi- ples, des doubles que l'on peut en séparer. Dans la même ville, il existe souvent plusieurs bibliothèques. Ce sont ces différentes collections que votre comité vous propose de rapprocher et d'en composer une bibliothèque dans cha- que district, afin de mettre, autant que possible, tous les citoyens à portée d'aller s'y instruire. •