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458 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON sur vélin, avec des ornements d'or, et 4° un Missel esclavon. » .• • « Après les enlèvements, la bibliothèque demeurée sans gardien et toute ouverte, fut livrée à des bataillons de vo- lontaires qu'on y caserna. Tous les livres du culte catho- lique étant proscrits, on renouvela cette dévastation du farouche Omar, qui fit chauffer pendant six mois les bains publics d'Alexandrie avec les livres de la célèbre biblio- thèque de cette ville. Les révolutionnaires, dans la pensée de faire disparaître les livres de piété, et ne sachant pas lire,en anéantirent un grand nombre d'autres, les vendi- rent ou les dispersèrent. Le juge de paix et le comité de la section de Saint-Nizier concoururent avec empresse- ment à cette destruction ; chaque semaine, ils se firent apporter deux ou trois charretées de livres pour chauffer leurs poêles » Il faut avouer que le peuple souverain avait de singuliers magistrats et de dignes représentants de son pouvoir! ! ! La bibliothèque était devenue hideuse Sa toiture avait été trouée par les bombes ; des rayons entiers de livres avaient été enlevés par les boulets, les balcons tor- dus par les projectiles, les salles remplies d'ordures par les volontaires de la Eévolution ; les voleurs s'étaient plu à la piller sans retenue, et ses savants et vertueux conser- vateurs étaient montés successivement à l'échafaud pour y expier leurs crimes d'être des savants et des religieux Tout Lyon, du reste, n'était qu'un vaste amas de ruines, et présentait un affreux spectacle. Beaucoup de maisons avaient été écrasées par les bombes ou incendiées par les boulets rouges. Toute la ligne des quais du Rhône offrait l'image de la dévastation. Les quartiers des Terreaux et de Bellecour n'étaient qu'un monceau de débris. Ce fut le 9 octobre \ 793 que six mille hommes de l'armée