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4*8 • ÉPITRES D'ANGE POUTIEN. lation, les arts, les sciences de ce peuple célèbre, et les rapporte avec lui en Epire. Or, comme je l'ai mentionné plus haut (1), c'est à propo-s de ce prince, que Pausanias. fait remarquer qu'il n'était séparé de Pyrrhus, fils d'Achille,, que par quinze génératious d'hommes,tradition quimérite une certaine attention, car elle nous fournit une base précise pour fixer la date de la prise de Troie. Ou l'on doit se rejeter sur une erreur de copiste, qu'au- cun critique, pas même Clavier, n'a encore relevée ; ou il devient impossible de faire concorder avec cette indication, la chronologie d'Hérodote, ni même celle des marbres de Paros, sur la catastrophe de la villêde Priam. Du treizième au cinquième siècle avant notre ère, supposer qu'il ne s'est écoulé que quinze générations, ce serait les évaluer en moyenne à cinquante-cinq années. Ce-chiffre diminue, il est vrai, avec la date de 1184, admise soit par Bdssuet dans le discours sur l'histoire universelle , soit par le savant évêque de Saint-David's, Connop Thirlwall, qui nous a donné de si merveilleuses découvertes sur Jes origines de la Grèce ancienne. Mais il reste encore près d'un demi-siècle pour chaque génération, ce qui est assu- rément au-dessus de tous les,calculs admis en pareille matière. Je me refuse donc à croire qu'on ait fait une suffisante attention aux lumières qu'on aurait pu tirer des annales de lu dynastie Eacide, et j'estime qu'on a été trompé surtout par un parti pris, doublement regrettable, sur la distance de la génération d'Homère à celle des héros, dont il chante les exploits. Je ne puis m'abstenir de soulever la question qui s'y rapporte, et qui est restée le sujet d'une vive controverse; l'antiquité et la forme originelle des poèmes qui contien- nent les plus anciens souvenirs de la guerre de Troie, doi- vent exercer une influence décisive sur l'opinion à adopter sur sa date. (1) Voyez Suprà , p. 77.