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386 VICTOR DE LAPIUDE l'amour incarné de la patrie. Pernette sera celai du sol natal lui-même. Ainsi dans trois créations de son génid le poète nous aura montré le triple aspect de son âme. Le poète est tout entier dans sa poésie. Fausta l'Italienne est, malgré son penchant, l'épouse d'Herman, le pâle Germain, vainqueur de l'Italie. Marco, le vaincu, vient de se traîner sanglant à travers le bois qui l'environne, vers le lac dont les eaux baignent le château du chef allemand, C'est le soir; guidée par Fausta, une barque s'avance sur les flots étoiles. Où va la jeune femme ? Au fond des bois amis, chercher à endormir son cœur. Car, hélas ! elle aime Marco.... Je me trompe, elle aime la patrie sous les traits du blessé. Marchant au hasard, elle aperçoit tout a coup ce fils de l'Italie étendu sur la bruyère. Voler vers la maison voisine du pêcheur, implorer su» assistance et lui confier le salut du proscrit, c'est pour Fausta l'affaire d'un instant, étant celle de l'amour. Chaque matin, Fausta prend le chemin de la cabane; cha- que jour, la guérison de Marco fait des progrès. Celui-ci guéri, Fausta reviendra-t-el!e ? Elle est partie pour ne plus revenir. Du moins Elle se l'est juré, c'est leur adieu ! Pourtant Le. lendemain l'amène à Marco qui l'attend. 11 est si faible encore ! Puis elle-même veut lui remettre le glaive à la main, MARCO. Bien heureux qui tiendrait de la douce amitié Cette vie et ces soins dus à votre pitié ! FAUSTA. Dans ce temps fait pour des cœurs austères Occupés sans faiblir d'héroïques mystères, Nous n'avons qu'un devoir, venger le sol natal.