Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                361

  lége fut criblé de bombes et de bouletsrles livres endom-
  magés et les mappemondes trouées par les obus. La
  Convention, après la prise de notre héroïque ville, livra le
  collège et la bibliothèque au pillage, et nous dirons plus
  loin les actes de sauvage vandalisme qui y furent commis,
  même par un magistrat de la République ; mais il est vrai
  que c'était un magistrat élu, et l'on sait les étranges
  choix que produisit l'élection de la magistrature.
     Au tribunal de Chalon, un chaudronnier fut élu prési-
 dent du tribunal civil, et on s'y souvient encore d'un mot
 de cet étrange magistrat qui, entendant un avocat donner
 une réplique décisive à son adversaire, dit à ce dernier:
 — « Citoyen, tais-toi, tu n'as plus rien à redire, on a mis
 la pièce sur le trou. » —Et aujourd'hui, on voudrait revenir
 à l'éligibilité de la magistrature par le suffrage universel !
 Il est vrai que la loi est proposée par les fruits secs du
 barreau, par ces avocats sans causes, qui marchent en
 queue de toutes les révolutions, comme des corbeaux,
pour se jeter sur les sièges vacants et s'y faire de bons nids.
Les révolutions de 1830, 4848 et 1870 ne l'ont que trop
montré ! ! En 1870 surtout, ces affamés se sont môme
montrés plus voraces que leurs devanciers de 1830 et 1848;
ils ont envahi surtout les positions les plus élevées de la
magistrature, et leur patriotisme, si indigné la veille, n'a
pas reculé le lendemain devant la perception intégrale du
gros traitement attaché à la fonction qu'ils avaient esca -
ladée et dont leur passé ou leur incapacité aurait dû les
exclure à tout jamais.
    La Révolution, en faisant table rase du passé, ne put
manquer de comprendre l'éducation dans ses plans de
rénovation universelle. Mirabeau avait été chargé par la
Constituante de lui préparer un rapport sur ce sujet; la
mort l'en empêcha. Talleyrand lut ce rapport ; mais il