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336                 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

et débordés par la marche des idées. Dépossédés de leurs
florissantes missions en Chine et au Paraguay, haïs des
Parlements et poursuivis à outrance par les philosophes,
ces religieux n'en étaient pas moins encore le dernier et le
plus ferme appui de la religion et de la royauté. Ils tom-
bèrent renversés par la coalition des ministres de la
France, de l'Espagîie et du Portugal, et ne laissèrent après
eux que d'immenses ruines.
   Le procureur général près le Parlement de Paris inter-
jette,le 6 août 1762, appel comme d'abus des brefs, bulles
et de la constitution de la Société de Jésus, et sur cet appel
intervient un arrêt du Parlement qui ordonne aux Jésuites
de quitter leurs maisons. Le chemin de l'exil leur est de
 nouveau ouvert (1).


   (1) Le même édit fait défense aux Jésuites de continuer aucune
leçon publique, et injonction aux étudiants, pensionnaires de vider le
collège.
   Ce ne fut pas sans de vives contestations que le choix des PP. Ora-
toriens fut agréé. La sénéchaussée présenta au parlement un mé-
moire pour demander que le collège fût confié à des séculiers,
mais le Consulat résista, en se fondant sur ses anciens droits de pro-
priété du collège et il l'emporta sur la sénéchaussée. Ces droits furent
constatés en ces termes dans le traité intervenu avec les Oratoriens :
« Entre les Prévôt des marchands et échevins de la ville de Lyon,
« ayant l'entière propriété, patronage, administration, direction et
« police du collège de la ville, d'une part, — et M. L. Danglades,
« supérieur de la congrégation de l'Oratoire, établie à Lyon, d'autre
« part. »
   La ville avait tenu, du reste, à toutes les époques à bien faire
constater ses droits de propriété sur le collège, ainsi, entre autres,
en 1567, lorsqu'elle le céda aux Jésuites, il fut stipulé « que le recteur
s'engageait à délivrer au Consulat, à perpétuité, par forme d'hom-
mage et redevance, le dimanche de la Trinité, un cierge de cire blan-
che d'une livre, sur lequel seront attachées les armoiries de la ville.
Le Consulat se rendait tous les ans , en robe noire, au collège lors