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                 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                 335

   La ville se chargeait chaque année de fournir les livres
qui devaient être donnés en prix aux élèves. En 4710,
le Consulat prit un arrêté par lequel il fonda « à perpé-
« tuité, au collège de la Trinité, des prix qui seront dis-
« tribués publiquement tous les ans, à partir de 1711, le
« jour et feste Saint-Louis, par le prévôt, des marchands
« et échevins, en suite d'un éloge du roy, qui sera fait
« dans la grande salle dudit collège. Ces prix consisteront
« en livres reliés en maroquin rouge de Paris et en bazane,
« dorés sur tranches, sur lesquels seront empreintes les
« armes du roy, d'un costé et celles de la ville de l'austre.
« Tous les écoliers du petit collège seront admis à la
« composition pour les prix, dont il y en a au moins six
« pour chaque classe, depuis la [sixième jusqu'à la rhéto-
« rique et trois pour chacune des deux classes de philo-
« sophie. » Le Consulat consacra une somme annuelle de
400 livres à cette fondation.
   Mais les événements politiques vont bientôt enlever aux
PP. Jésuites la direction de ce collège, auquel leur habile
gestion avait donné une si grande splendeur.
  • Les idées philosophiques se développaient alors avec
une énergie que ne pouvait plus contenir la royauté; celle-
ci s'était avilie au dehors par des défaites honteuses dans
la guerre dite des sept ans, si fatale à nos armes et si glo-
rieuse pour la Prusse,'et, à l'intérieur, elle n'avait plus ni
prestige, ni dignité. Les philosophes s'attaquaient à tout
et sapaient jusque dans ses fondements l'organisation civile
et religieuse de l'Etat. Ils étendaient leur œuvre de des-
truction jusque sur les principes sans lesquels il n'y a pas
de société possible. Institués depuis deux siècles, pour
contenir la réforme et pour raffermir le christianisme
ébranlé, les Jésuites, qui avaient glorieusement accompli
cette œuvre, se voyaient déchus aussi de leur puissance