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NOTICE SUR É.-L.-M. PATRIN. 309 fort rapide où la nature avait déjà construit un semblable monument, une colonne de trente ou quarante pieds de haut sur trois ou quatre de diamètre reste d'un rocher rongé parles eaux, etc., etc. » Après quelques allées et venues, et la mort de sa mère, pour laquelle il professait un profond respect, le minéra- logiste lyonnais se fixa à Paris, qui lui offrait plus de res- sources que sa ville natale, et ne cessa de se livrer à des recherches sur la géologie, les météores, l'électricité, à l'explication desquelles d'ingénieuses théories prêtaient l'apparence de la vérité. C'étaient tantôt les volcans, tantôt les sources, tantôt l'aurore boréale, tantôt les étoiles filantes, tantôt la combustion tellurique, tantôt la forma- tion des montagnes, tantôt la transposition des terrains qui devenaient ie sujet de ses méditations.Et des notes sur les Lettres a Sophie, par Aimé Martin, éditées en 1810 (on a contesté l'authenticité de ces notes, nous en avons retrouvé des manuscrits) furent le résumé de son testament scienti- fique. Ses éclaircissements, la plupart hypothétiques, n'ont pas tous été acceptés évidemment sans conteste. Mais plusieurs ont de la valeur, entre autres sa théorie des volcans. Voici en quoi elle consiste : l'auteur énumère d'abord les incompatibilités qui existent entre les faits et les systèmes. On trouve des amas de combustibles assez énormes, dit-il, pour fondre des rochers, capables de former des montagnes de plus de mille pieds d'élévation, et on n'a jamais trouvé dans les déjections des volcans la moindre trace de matières charbonneuses. Puis, à supposer même que la fusion ait lieu, il est notoire que les laves ne renfer- ment aucun gaz; où donc trouver une force élastique assez puissante pour transporter de pareilles masses de matière à des hauteurs si prodigieuses? L'eau de la mer? Mais cette eau ne pourrait pénétrer des substances