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286 RÉUNION DB LYON A LA FRANCE. maison du sacristain, près-de l'Église. La franchise du cloître le couvrait. Que font cependant les trois sergents ? Ils s'élancent après lui et veulent forcer son asile. Aux observations courtoises du sacristain, ils répondent par des menaces ; ils le repoussent grossièrement ; ils frap- pent même un de ses clercs dont ils déchirent les vête- ments. Survient là -dessus un certain damoiseau, lieute- nant du gardiateur, qui fait conduire en prison le portier du sacristain, pour avoir accueilli un prisonnier du roi, Le sacristain est menacé de voir sa maison détruite. « Ces faits inouïs ne sont pas les seuls à signaler. L'É- glise en supporte bien d'autres, dont la longue exposition serait trop fastidieuse (1). « Les agents royaux refusent, sans honte, d'obéir aux lettres du roi et aux ordres de l'évêque d'Orléans, leur prescrivant de moins maltraiter l'Église. « Ils reçoivent de nouvelles « gardes » (2) au grand dé- triment de l'Église ; et favorisent toutes réclamations produites contre elle par les nouveaux citoyens qu'ils créent. « Enfin, sous prétexte de séquestre et de mainmise, le gardiateur de Lyon (3) perçoit le revenu des péages de (t) . . . Quorum longa relatio tedium generaret (2) On sait que la « garde » était la protection accordée par un sei- gneur, moyennant une redevance assez légère. Les rois de France avaient soas leur protection et garde spéciales plusieurs abbayes du Lyonnais. Les lettres de garde ne s'accordaient, en général, qu'à des personnes ecclé- siastiques. Cependant la ville de Lyon nous offre un exemple du contraire. Elle aussi élait sous la garde du roi. (3) Le seigneur de Montlaur était alors gardiateur. C'est sans doute ce Pons de Montlaur que nous avons vu plus haut gardiateur de Lyon dès le 17 juin 1293.