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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 2S5 répertoire de notaire. — Cette proposition si avantageuse pour Lyon fut transmise au préfet du Rhône, M. Najac, le 8 février 1801, et ce dernier consulta M. Tabard, alors bibliothécaire de la ville. Celui-ci ignorait complètement l'origine et le mérite si rare des 80 volumes offerts par le département de l'Yonne. Il les déprécia autant qu'il put et n'offrit en échange que des ouvrages incomplets ou de peu de valeur. M. Najac répondit cependant au ministre « qu'il fallait faire rentrer dans les dépôts de Lyon des « pièces importantes qui n'auraient jamais dû en être « distraites. » Les choses en restèrent là ; M. Tabard cessa d'être bibliothécaire, et les bibliothèques qui avaient été données aux Ecoles centrales qu'on supprima alors furent cédées aux villes. Les manuscrits restèrent enfouis dans les greniers du collège d'Auxerre exposés à la pourriture et aux dilapi- dations du premier venu. Vingt-cinq ans s'étaient passés lorsque l'ex-professeur Chaptal, devenu ministre de l'Inté- rieur, voulut donner un souvenir de reconnaissance à la ville de Montpellier où il avait fait ses études, en offrant à la Faculté de médecine de cette ville un certain nombre de livres de prix enlevés aux bibliothèques de province ; manière facile de faire des largesses, quand on puise.dans la bourse d'autrui M. Prunelle, qui plus tard fut maire de Lyon, en 1830, puis député, et organisateur de la bibliothèque publique du Palais-des-Arts, fut chargé par Chaptal de faire une tournée clans beaucoup de départe- ments et de former le bouquet de fleurs que le ministre entendait offrir à la ville de Montpellier. On lui donna pour adjoints M. Chardon de la Rochette et dom Mauge- rard, ancien bénédictin. Ces émissaires enlevèrent aux villes seules de Dijon, Troyes et Auxerre tout ce qui leur parut précieux à un