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EGLISE DE SAINT-SYMPHORIEN-LE-CHATEAU. 231 traire, moins orne'e que l'autre, et on n'y distingue d'autre de'coration qu'une main assez grossièrement sculptée qui be'nit, et est entourée de rayons lumineux : cette sculpture, évidemment fort ancienne, ainsi que la forme romane du portail, indique assez que toute la partie inférieure du clocher est antérieure à la construction du xve siècle. Quand on entre pour la première fois dans cette église, ou après plusieurs années d'absence, on ne peut se défendred'un sentiment d'admiration eniace de ce vaisseau majestueux, de ces voûtes hardies, de tout cet ensemble de piliers et d'ar- ceaux, d'un caractère sévère, sans doute, mais grandiose. On s'étonne, à bon droit, que l'intérieur de ce monument, élevé à l'époque où le style gothique allait s'appeler le style ogival flamboyant, n'ait pas reçu plus de richesse dans son ornementation. Tant de merveilleuses ciselures naissaient pourtant alors sous le souffle gracieux de l'art religieux dans la plupart de nos édifices! Mais pour l'église de Saint-Sym- phorien, son illustre fondateur, qui sentait déjà le poids considérable des années, avait songé d'abord à élever un monument solide, spacieux, et dans de nobles proportions : puis, il avait disparu, son œuvre a peine achevée, laissant a d'autres le soin de finir et d'ornementer. Les ressources manquèrent sans doute, et l'édifice resta ce qu'il était. Six piliers octogones, aux bases lourdes, et ornés de simples cordons sur lesquels-reposent les arcs et les nervu- res prismatiques des voûtes, divisent l'église en trois nefs, et forment pour la nef principale sans y comprendre l'ab- side, quatre grandes travées. La voûte, très-élevée, est ornée, à chaque travée, des armes du cardinal Girard : d'azur, a la bande d'argent, a la bordure d'or, chargée de quatorze besants de gueules. Son chapeau de cardinal est suspendu à la voûte du chœur, au-dessus de l'autel : si on y joint le portrait qui se trouve dans la sacristie, c'est la