page suivante »
ÉGLISE DE SAfiST-SYMPHOIUEN-LE-CHATEAU. 229 mille livres, et noîre marguillerie, cinq cents livres en bil- lets : ce qui la ruina, aussi bien que plusieurs familles du royaume. Parmi ces billeis, ceux de cent livres se donnaient pour vingt-cinq d'argent sonnant, et ceux de dix pour trois livres. Notre église eut à souffrir de cet e'chec, et grand nombre de nos fondations furent par ce moyen détruites. » La dernière moitié' du xvme siècle fut occupe'e par les puériles discussions du sieur Jean Sautemouche avec les sociétaires : on seniait déjà l'irritation qui se faisait partout dans les esprits, et qui, avec tant d'autres causes politiques, amena la révolution de 1789. Toutes les institutions ancien- nes furent emportées dans la tempête : l'église fut fermée, les cloches brisées, à l'exception de deux ; et, par le fait de quelques exaltés, le scandale d'une procession sacrilège et de la profanation des objets consacrés au culte ne fut pas même épargné à notre religieuse population. La précieuse relique de la vraie croix échappa encore cette fois a la haine de l'impiété, et fut sauvée par le zèle courageux d'un citoyen, a qui nous serions heureux de rendre ici un hommage public, si la modestie de son fils, encore vivant, nous y autorisait. D'ailleurs, le premier moment d'effervescence passé, le calme put renaître a Saint-Symphorien, et le culte catholique, exilé officiellement de l'église paroissiale, s'exerça dans des maisons particulières, d'une façon privée, mais non plus secrètement, jusqu'à ce que, au commencement du siècle, les portes du lieu saint se rouvrirent solennelle- ment. Après avoir ainsi mis en lumière quelques points de notre histoire religieuse, venons maintenant à la partie descriptive du monument qui nous occupe : il faudrait une plume plus habile que la nôtre et des connaissances en architecture plus approfondies pour apprécier convenablement les diffé- rents caractères que présente l'église de Saint-Symphorien. 15