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182 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON laient pas de leurs mains, plusieurs productions remar- quables attestent l'activité de leur esprit; de nombreux prédicateurs sortirent de leur cloître et les aumônes qu'ils recevaient n'étaient que le prix de l'instruction répandue dans le peuple. Mais au temps où écrivait Clerjon, il était de bonne mise et de bon goût d'insulter les ordres monas- tiques Et ces insulteurs s'appelaient les Libéraux !! Je voudrais pouvoir parler ici de la typographie lyon- naise qui a couvert la France de ses nombreux et admi- rables produits, mais son histoire est bien connue et dépasserait les bornes étroites dans lesquelles cette notice est limitée.'Toutefois que quelques réflexions me soient permises, en parlant des bibliothèques. On a dit d'elles qu'elles sont, à la fois, les réservoirs de l'esprit des siècles, es dépôts des littératures anciennes et modernes, les archives du génie de l'homme et aussi celles de sa fai- blesse, de sa folie et de ses longs égarements. Mais il faut reconnaître cependant qu'en définitive elles sont surtout la preuve et l'instrument de la civilisation, et que le nombre des bibliothèques publiques ou privées doit être regardé chez un peuple comme le meilleur thermomètre de l'état des connaissances et des progrès de l'esprit humain. Comme nous l'avons vu plus haut, la bibliothèque de l'Ile-Barbe paraît avoir été la plus ancienne de Lyon, d'après Le Laboureur et M. Delandine qui avaient pu la voir. Paradin ajoute que cette bibliothèque fut enrichie d'un grand nombre de volumes magnifiquement reliés, et d'autres auteurs affirment que Charlemagne y plaça un manuscrit des œuvres de saint Denis, présent de l'empe- reur Nicéphore et une bible grecque et syriaque corrigée de la main même de ce souverain. Cette belle librairie s'accrut pendant sept siècles, mais en 1562, les calvinis-