Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    LES BIBLIOTHÈQUES DE .LYON                     181

    A Lyon, les ordres religieux obéirent au même senti-
 ment; je dirai plus loin ce que furent les bibliothèques de
 leurs monastères, aujourd'hui dispersées, mais dont il serait
 cependant bon de connaître les anciennes richesses. L'ordre
des Augustins (1) se mit même à Lyon à la tête du mouve-
ment intellectuel. Les premières presses qui parurent dans
notre ville furent installées dans le voisinage de leur vaste
monastère, et on doit à ces religieux plusieurs des livres
qu'elles mirent à jour. Barthélémy Buyer, d'une ancienne-
famille lyonnaise, riche et honorée, connue dès 1290,
échevin, fut l'organisateur de ces presses. Il établit l'im-
primeur Guillaume Régis dans s.a maison et subvint aux
frais de l'imprimeur avec les conseils et le concours éclairé
des Augustins (2).
   Je voudrais pouvoir dire aussi ce que les autres ordres
religieux firent à Lyon pour les lettres et les sciences, car
on les a tant dénigrés qu'il serait temps qu'on réhabi-
litât leur mémoire vénérée; c'est ainsi, entre autres choses,
que M. Clerjon, dans son histoire de Lyon, en parlant des
Augustins a dit : « Qu'ils se firent une loi de se refuser au
« travail et d'attendre leur subsistance de la peine des
« autres. » Ne semblerait - il p a s , a répondu à cela
M. Victor de Laprade, qu'il n'y a pas d'autre occupation
utile que le travail matériel? Si les Augustins ne travail-
   Ci) M. de Laprade cite comme ceuvres des PP. Augustins de
Lyon, la 2" édition de l'ouvrage intitulé : Reverendismum Lotharii
compendium.
   (2) Depuis la Renaissance jusqu'en 1789, ce fut aussi principale-
ment dans les monastères ou dans les établissements consacrés à
l'éducation de la jeunesse que se formèrent et se développèrent, en
France, les grandes collections de livres. La bibliothèque du roi prit
en même temps de vastes accroissements.
                                                         12