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 146                      BIBLIOGRAPHIE.

  nous d'étranges réflexions : on est étonné de rencontrer au
  xvne siècle, ce siècle prodigieux dont l'histoire a gardé un si
  magnifique souvenir, des juges croyant à la puissance des
  sorciers, et leur faisant expier sur des bûchers leurs crimes
  imaginaires.
     « La recrudescence de la sorcellerie, dit M. du Boys,
  « coïncide avec l'époque où commence cette perturbation
  « morale des esprits qui les dispose à remplacer par des
  « superstitions la véritable religion. »
     Cependant à dater du célèbre édit de 1682, une réaction
 puissante se produisit en faveur des infortunés sorciers.
    En France, Malebranche prononça, a leur sujet, quelques
 belles et nobles paroles. En même temps, retentissait de
 l'autre côté du Rhin la voix d'un moine éloquent, Frédéric
 Spee, qui venait dire a leurs ennemis acharnés « que le
 « démon n'a aucun droit sur les chrétiens régénérés par le
 « baptême. »
    Il flétrit la torture et revendique avec chaleur pour les
 accusés une défense juste et libre.
    Nous sommes parvenus à ce xvm8 siècle où l'on vit s'ac-
complir la transformation de la France à ce souffle puissant
des réformes sociales qui avait saisi les plus grands esprits.
    La justice sous la Régence n'eut plus assez des heures
d'une longue journée pour juger les crimes, elle se vit obligée
de consacrer la nuit à cette triste mission, et les bourreaux
eux mêmes étaient las. D'où venait cette explosion inconnue
de forfaits ? de cette immoralité profonde dont les hautes
classes de la société tiraient une gloire coupable.
   A cette époque agitée, des publicistes éminents, Montes-
quieu, Beccaria, Verri, signalèrent les abus, et dans des
œuvres remarquables proposèrent des réformes profondes
dans toutes les branches du droit public, et de la législation
criminelle.