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                        ÉP1TRES D'ANGE POLITIEN.                            111
breux jardins dont cette ville est embellie, et nous faisons
quelques séances dans la bibliothèque de Maestro Zam-
bino,' où j'ai trouvé quelques bons ouvrages grecs et
latins. Jean (1) sort à cheval de temps en temps, et la
foule s'amuse aie suivre. » Dans d'autres, il se plaignait
de l'ingestion intempestive de Clarisse des Ursins, dans
l'instruction de son second fils, le futur Léon X. « Quanta
Jean, dit-il, sa mère l'occupe à la lecture du Psautier, ce
que je n'approuve nullement. Tant qu'elle a consenti à ne
pas se mêler de ce qui le concerne, la rapidité de ses pro-
grès était véritablement surprenante, au point qu'il lisait
presque tout seul, e t c . . » Il faudrait copier toutes ces
lettres, qui sont plus propres à donner, comme le remarque
Roscoë (2), une idée exacte du caractère de leur auteur,
qu'aucun des écrits qu'il a publiés.
   Varillas, qu'on ne doit consulter qu'avec une réserve
extrême, dans tout ce qui concerne la maison de Médicis,
dont il a voulu se faire le zoïle plutôt que l'historien (3) ,
nous a laissé de Pierre de Médicis un portrait, que je ne
puis absolument cacher, avant d'en rétablir les traits véri-
tables. « Pierre de Médicis, dit-il, possédoit toutes les
qualités qui avoient manqué à Laurent, mais ii n'en avoit
pas une de celles qu'on admiroit en lui. Il avoit le corps
admirablement bienfait, et surtout la plus belle tête qu'on
ait jamais vue.Il étoitde si forte et de si saine complexion,
qu'aucun excès n'étoit capable de l'altérer. Il avoit déjà
tant de force à dix-sept ans, qu'il n'y avoit point d'homme
qu'il ne renversât à la lutte. Il étoit extraordinairement
adroit à tous les exercices qui servent à dénoayer (sic) les


   (1) C'est celui qui fut souverain pontife, trenie-cinq ans plus tard, sous
le nom de Léon X.
   (2) Vie de Laurent de Médicis, chap. VIII.
   (3) Anecdotes de Florence, jou l'histoire secrète de la maison de
Médicis, livre V. Bonafous le nomme avec raison -. Dubiœ mit nullivs
fideiscriptor, et ailleurs l'appelle : Varillasius, iste fabulator et syeophanta.