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HO ÉPITKES D'ANGE POLITIEff. Leur père, poète aussi, élégant écrivain (1), protecteur des arts,et très-bon juge du mérite, frappé de l'éclat, grandissant chaque jour, du nom de Politien, lui confia l'éducation de ses enfants ; noble tâche par laquelle il l'associait à son amour paternel! Elle est d'autant plus glorieuse pour Ange Politien, qu'elle émanait de l'homme illustre qui a écrit sur les fonctions d'instituteur ces admirables paroles : « Si nous estimons ceux qui contribuent à la prospérité de l'Etat, nous devons placer au premier rang ceux qui i n s - truisent nos enfants, et dont les travaux influeront sur le sort de notre postérité; — c'est sur leurs soins et leurs leçons que repose, en grande partie, l'honneur particulier de nos familles et la gloire de la patrie (2). » Mais, à nos yeux, ce n'est pas seulement l'instituteur qu*t présente ici un spectacle digne de toute notre attention, ce sont encore et surtout ses disciples. Que dire d'une école où le maître se nomme Politien, et les élèves, Pierre de Médicis, Léon X et le duc de Nemours? Tous les détails en sont intéressants. Aussi avons-nous retrouvé avec bonheur les lettres où s'épanche, dans l'intimité d'une confiance amicale, l'âme de ce maître, rendant compte à son illustre- protecteur des progrès de ses élèves et de leur situation. Après la conjuration des Pazzi, Laurent avait envoyé sa famille à Pistoie, où se continua son éducation. De là , partaient presque chaque jour de courts bulletins, tels que celui-ci du 31 août 1478 : « Pierre s'applique avec assez de soin à ses études, dit Politien; nous faisons chaque jour des excursions dans le voisinage, nous visitons les nom- (1) Roicoë a transcrit quelques poésies de Laurent, qui existaient en manuscrit dans !a bibliothèque de Florence ; il les a insérées dans ses appendices, vol. II, 54. (2) Si omnes qui civitati consulunt, cari nobis sunt, certe in primis liberorum institutores, quorum industria sempiternum tempus spectat, quorum que prœceplis, consiliis etvirlute,rctinebimus familise etreipublica; digoitatem. (Laurent. Mcd. ad, Ang. Polit, apud Fabr.)