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104 RÉUNION DE LYON A LA FRANCE. part, il était trop faible pour rien changer aux faits exis- tants et jugeait sagement inutile de faire des protesta- tions destinées à rester stériles (1). Voilà donc le traité de 1307 confirmé par les habitants de la province. Soumis au pape Clément V, il n'a pas été désapprouvé. Il reste pour le Chapitre et l'archevêque, et c'est là le point difficile, à obtenir l'approbation des ci- toyens. Le 20 janvier 1308 (2), Thibauld de Vassalieu et le dé- légué ou procureur du roi, Me Pierre de Châlon, chanoine d'Autun, convoquèrent dans la maison du chantre de Saint-Paul les plus notables citoyens de la ville de Lyon, pour écouter ce qu'ils auraient à dire sur (ou contre) le traité de paix. Il vint là , outre les procureurs spéciaux de la ville, les syndics et les conseillers de la cité. L'assemblée était à peine réunie qu'un Lyonnais se leva, prenant la parole au nom de ses concitoyens. Il a été choisi par eux pour dire aux procureurs fdu roi et de l'Église certaines choses dont ils ne puissent à l'a- manifeslations. Ce qui nous porte à émettre cette interprétation des motifs de la conduite du pape, c'est une dépêche diplomatique du plus haut intérêt, récemment découverte par M. Boutaric, qui nous montre, en 1309, Clément V se faisant auprès du roi de France le défenseur des prétentions impériales. Nous reviendrons, d'ailleurs, et sur cette dépêche et sur la question de l'Allemagne. (t) En exposant, un peu plus loin, les relations de la papauté avec le roi de France, au moment de la réunion de Lyon à la couronne, nous trouverons (si je ne me trompe) la confirmation de notre supposition actuelle. (2) Arch. nat., Trésor des Ch., J. 266, n° 45 et JJ. 5, n° xxxiv — Ménest., pr. p. 46-47 — Bibliot. de la Faculté dg médecine de Montpellier. Mss. Guichenon, vol. 12, n° 50 (d'après l'Inv. Allât.) Le procès-verbal de cette assemblée se trouvant, comme on le voit, publié, nous passerons assez rapidement sur les faits qu'il signale.