Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  RÉUNION DE LYON A. LA FRANCE.                        105
venir prétexter ignorance : à savoir que la ville de Lyon
est sous le ressort et la garde du roi, depuis un temps
immémorial. De tout temps, le roi a eu un juge des ap-
pels à Lyon et un gardiateur.
   L'orateur supplie le procureur du roi de ne rien chan-
ger à l'ancien état de choses ; il le supplie également de
ne pas diviser la juridiction; il faut qu'elle soit toute
entre les mains de l'archevêque.
   Il insiste encore sur les libertés dont jouit la ville de
Lyon; elle n'a jamais subi le joug d'un étranger. L'ora-
teur arrive enfin aux déclarations à faire sur le traité.
« Les Lyonnais, dit-il, ont connu son existence. S'ils
« ignorent son contenu, ils savent au moins qu'il s'y
« trouve deux articles contraires à la sécurité de la
« ville (1). Ils ont supplié maintes fois Monseigneur l'ar-
ec chidiacre et le procureur royal de leur faire donner
« copie du traité. Ils renouvellent cette demande {2j. Ils
« protestent contre toute approbation qui pourrait leur
« être surprise, dans ces conditions. »
   Un des procureurs royaux prit alors la parole. Dans
un discours fort habile, il dit aux Lyonnais que le pou-
voir lui manquait pour leur délivrer copie du traité ;
mais qu'il croyait que cet accord était très-favorable à la

   (1) Quels sont ces articles? nous sommes réduits sur ce point aux hypo-
thèses. Nous épargnerons au lecteur nos propres conjectures ; qu'il veuille
bien se reporter aux détails plus haut donnés sur les Philippines et sur
les négociations qui les précédèrent : il y trouvera facilement deux articles
(et plus) susceptibles de réaliser les craintes des Lyonnais.
   (2) Ce dont se plaignent les Lyonnais, c'est de n'avoir pas été appelés à
participer au traité, de n'en avoir pas reçu communication officielle. Car
on ne pourrait contester qu'ils n'en aient eu connaissance. Nous avons vu
que lecture en avait été faite, cet hiver là même, dans les principaux vil-
lages du Lyonnais. Et à Lyon même, des indiscrétions ou des complaisances
n'étaient-elles pas inévitables?