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46 LE PALAIS SAINT-PIERRE. Tel était, à peu près, ce splendide escalier, mais il a dû subir aussi malheureusement les mutilations de la Révo- lution et, disons-le, de quelques architectes modernes. — Il a perdu presque tout son cachet primitif et original. On a muré, sans respect pour l'œuvre de la Valfenière, les cinq grandes fenêtres qui versaient autrefois une lumière si abondante dans cet escalier, dont la partie inférieure, presque toujours encombrée de caisses et d'objets en dépôt comme dans un magasin, est d'une obscurité souvent com- plète, =— et on a établi un ciel-ouvert sur l'ouverture circulaire de la voûte, après avoir muré par un tambour les balustres qui entouraient cette ouverture. Le reste du rez-de-chaussée, presque entièrement con- sacré à des magasins qui ont leur entrée sur la place et les rues adjacentes n'offrent rien de remarquable (1). Accédons maintenant au premier étage. J'ai déjà dit qu'une vaste terrasse règne, tout autour de la cour, à la hauteur et au niveau du premier étage, et sert d'accès aux divers locaux de cet étage. Ce déambulatoire supérieur repose sur les 42 portiques qui formaient l'ancien cloître qui enserre la cour; mais les voûtes qui portent cette terrasse sont aujourd'hui dans un véritable état de ruine par suite des infiltrations des eaux pluviales : quelques portiques même, au sud, surplombent et ne tiennent plus que par les tirants en fer qu'on a dû placer à la naissance de la voûte. Les pierres même se délitent et se désagré- (1) Je constate cependant que par des ouvertures qui donnent du jour aux cuisines et aux laboratoires de ces magasins, il arrive des odeurs des plus désagréables qui pénètrent jusque dans les salles des musées. — Mais, c'est là le moindre inconvénient.... Maintes fois, il éclate des feux de cheminées dans ces magasins, et ces cheminées traversent les musées C'est un miracle, on peut le dire, si déjà le palais n'a pas été incendié cent fois.