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LE PALAIS SAINT-PIERRE. 11 Il importe donc de le rendre à sa magnificence primitive, en étalant dans ses galeries achevées toutes les splendeurs de l'art et surtout de l'art lyonnais ; mais, avant de tou- cher à ce monument, déjà trop souvent remanié, il serait, d'abord, très-important de se rendre compte de la desti- nation définitive qu'il peut et doit recevoir, — du parti le plus avantageux à tirer, de ses vastes locaux actuels, et de ceux qu'on y ajoutera par l'achèvement de la façade sud, à peine ébauchée, car, trop souvent, on se met à l'œuvre, sans plan préalable, sans idée nettement arrêtée, et de là ces imperfections si regrettables et ces dépenses ruineuses et sans profit qu'il est si important d'éviter désormais. Peut-être aussi sera-t-il d'une sage administration de préparer, dès à présent, en môme temps que les plans de restauration et d'achèvement, un règlement nouveau auquel seraient astreints les divers services auxquels ce palais est affecté, et d'y rétablir une direction unique sous le contrôle sévère de l'autorité supérieure. Pour bien formuler ma pensée sur la régénération et l'achèvement du Palais-des-Arts, et sur la nouvelle admi- nistration à y introduire, il me semble indispensable, d'abord, de décrire minutieusement cet édifice. — Cette description, en facilitant ma tâche, rendra aussi plus com- préhensibles les idées que je crois devoir émettre sur son avenir. Le monument appelé aujourd'hui le Palais-des-Arts, fut avant la Eévolution un des plus beaux monastères de Lyon, connu sous le nom d'abbaye royale des Dames bénédictines de Saint-Pierre. — Plus heureux que bien d'autres maisons religieuses saccagées, puis détruites à cette douloureuse époque, la maison de Saint-Pierre a trouvé un historien digne d'elle. En 4870, M. Charvet,