page suivante »
12 LE PALAIS SAINT-PIERRE. architecte et professeur à l'école des Beaux-Arts de Lyon, lui a consacré un ouvrage qui se recommande autant par le goût que par le savoir , comme par les patientes recherches de son auteur. — Il voudra bien me pardon- ner, si, pour écrire ces notes, je me suis permis de faire de nombreux emprunts à son remarquable travail. L'abbaye royale des Dames bénédictines de Saint- Pierre est une des plus anciennes fondations religieuses de notre ville. D'abord, simple Recluserie au ive siècle, elle fut un lieu de sépulture pour les grands personnages jusqu'au vuie siècle, — époque à laquelle elle fut détruite par les Sarrasins, dont les invasions furent si funestes à nos contrées. Réédifiée, plus tard, avec les largesses de nos rois et celles de pieux donateurs, elle reprit bientôt son ancienne splendeur. Son abbesse disait tenir son titre « de la grâce de Dieu » et portait une crosse. Mais la Ligue lui fut funeste, les calvinistes la saccagèrent, à leur tour, et ce ne fut qu'en 1659 qu'on posa la première pierre du Palais actuel. Fran- çoise de Clermont, fille de Jeanne de Poitiers, sœur de la duchesse de Valentinois, avait obtenu du roi les premiers fonds nécessaires pour la construction, — mais les travaux ne furent réellements commencés que par l'abbesse Anne d'Albert de Chaulnes, fille de Honoré d'Albert, duc de Chaulnes, pair et maréchal de France, frère puîné de Charles d'Albert de Luynes. — François de Royers de la Valfenière, artiste éminent, issu d'une famille d'archi- tectes, originaire du Piémont et établie à Avignon, fut choisi par l'abbesse pour cette vaste entreprise, qui coûta des sommes considérables. Les artistes les plus habiles travaillèrent avec la Valfenière à la décoration des bâti- ments du monastère, qui devint entre leurs mains l'un des