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I,E PAGE DU BARON DES ADRETS. 837 une grande cité quand Feurs ne garda plus que sa place dans l'histoire et l'immensité de ses souvenirs. Beaumont juge qu'une faible troupe suffit pour em- porter la petite mais vénérable cité. Il détache Poncenac avec douze cents hommes, pendant que lui-même, suivi du reste de l'armée, traverse la Loire et marche résolu- ment, au soir, sur Montbrison. Eo effet, après cinq jours de siège, Feurs ouvre ses portes et cherche par une ca- pitulation librement consentie à sauver la vie et le bien de ses habitants. Le 4 juillet, Poncenac et ses huguenots furent introduits, dit une vieille chronique; la vide ne tomba donc pas sous la violence, l'armée n'entra point par une brèche, les portes lui furent ouvertes volontai- rement. Ce fut à cette conduite prudente du baron de Saint-Priest, le commandant, que Feurs dut de ne pas éprouver de plus grands, de plus désastreux mal- heurs. L'église et les couvents furent; pillés, les objets du culte détruits ; les archives de la ville soigneusement brûlées ; les huguenots, habitués à la violence, firent sentir rudement le joug qui pèse sur les vaincus, mais Feurs n'eut pas la douleur de voir les scènes de barbarie ou d'impiété qui souillèrent la prise de Saint-Galmier et de Montbrison, et Poncenac ne ternit pas sa renommée d'homme de guerre comme le fit si malheureusement son chef. Seulement, pendant que ses soldats rançonnaient les habitants, lui mettait à prix la liberté de deux jeunes gentilshommes dont le courage avait échauffé l'énergie des catholiques et dont la résistance avait failli retarder sinon compromettre Se succès des huguenots. 28