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                      LES BEAUX-ARTS A LYON.                         469

placés sur des portes dans le grand cloître ; on voit dans
l'un des petits anges qui se jouent et dans l'autre un saint
Jean-Baptiste couché. »
    Cette citation et quelques-unes de celles qui ont précédé
montrent que les sculpteurs ne dédaignaient ni la terre ni
le bois : Coustou l'aîné, à son retour d'Italie, avait sculpté
en bois un groupe représentant sainte Anne assise ensei-
gnant à lire à la sainte Vierge (-1). Quelle "que fût la ma-
tière, les sculpteurs sentaient qu'ils pouvaient l'animer du
souffle de l'art, et cela suffisait pour qu'ils essayassent de
la façonner.
    Nous ne saurions oublier Jean-Baptiste Guillermin, dont
le nom a été conservé par Pernetti (2), et qui est cité
 comme un habile sculpteur sur ivoire. Il existe à Vienne,
 dans le cabinet de l'empereur d'Autriche, deux vases en
ivoire signés par cet artiste. On montre également à
Avignon, dans la sacristie des Pénitents noirs, un Christ,
haut de 70 centimètres , très-remarquable par la vé-
rité anatomique et par l'expression. Florent Lecomte
 parle d'un beau crucifix de cinq pieds de haut qui avait
 été sculpté par Guillermin et que, de son temps, on voyait
 à Paris dans l'abbaye royale du Val-de-Grâce (3).
    La menuiserie, elle aussi, conservait comme dans le
 siècle précédent un caractère artistique. Chargé de déco-
 rer une église ou une maison, le sculpteur avait à cœur
 de donner le dessin des boiseries et des stalles, si lui-même
 ne pouvait les exécuter. Aussi au dix-septième siècle ren-
 contre-t-on de magnifiques boiseries dans les chapelles et les

   (1) Clapasson en 1741 trouvait encore ce groupe en bois doré dans
l'église Saint-Nizier. Voir Description de Lyon, p. 111.
   (2) Pernetti, Lyonnais dignes de mémoire, II, 131.
   (3) Cabinet des singularités d'architecture, peinture, sculpture et gra-
vure, III, 240.