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        M. GRÉGOIRE ET SES ÉCRITS




    M. Grégoire, qui est mort à Lyon le 27 avril dernier,
 remplissait auprès de ses élèves, auprès de lear famille
 et auprès de ses nombreux amis un rôle spécial, que lui
 avaient librement attribué, et bien à son insu, le respect
 pour son caractère, l'admiration pour son talent et une
 affectueuse confiance en sa personne. Ce qu'il était pour
 ce cercle assez étendu, aucun autre après lui ne le sera
 dans les mêmes conditions et à un égal degré. C'est une
place désormais vide.
   Son existence s'est écoulée sans événements, sans agi-
tation, à peu près sans voyages, n'empruntant son origi-
nalité qu'aux préoccupations intellectuelles, à la dignité
morale qui animaient et relevaient toute cette monotonie
extérieure. Il est mort dans la paroisse de Saint-Jean, où
il était né, où il avait constamment vécu. Depuis plus de
trente-cinq ans, il ne s'accordait aucune période de va-
cances, recommençait chaque jour le même labeur aride,
donnait ses leçons aux mêmes heures et, s'il lui restait
quelques moments de liberté, il les consacrait à l'un de
ces salons lyonnais où il était toujours le bienvenu, où il
arrivait, non pas en homme du monde, mais simplement,
avec une sorte de modeste fierté, vêtu de son costume de
travail, en ami et en homme de lettres, pressé de renouer,
en tête-à-tête ou dans un groupe restreint, la causerie de
la dernière visite. La conversation, l'amitié, les lettres,
la prière et la charité formaient, en effet, les seules joies