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216 ÈTUDJÈ, SUR LE PATOIS LYONNAIS. verbe, l'un des éléments constitutifs indispensables d'une langue, et qui a dû, par ce fait, conserver beaucoup plus de son originalité. Afin de mieux démontrer ce degré de parenté de notre patois lyonnais avec la langue italo-ro- maine, je conjuguerai simultanément les trois dialectes. Mais auparavant, et afin de mieux démontrer encore leur commune origine, je vais mettre sous les yeux du lecteur une série de verbes choisis parmi les mots les plus usuels du langage rustique, comme étant ceux qui ont dû tout naturellement se transmettre avec le moins d'altération. BORLÔ, de l'italien borlare, se moquer. En patois il est pris avec l'acception de pleurer, faire la grimace(en pleurant). BRURE, du latin, BRUIRE, gronder, faire du fruit. BARBOTÔ, barbottare, marmotter, SEMONDRE, semonere, gronder, sermoner. AGISSI, agazzare, exciter, irriter. CONTRASSI, contract de CONTRA ÃŽRE ; italien, constrastare, contrarier. SE DÉMENÔ, dismenare, s'agiter, remuer. RENNO, rignare, hennir, grogner. TRIBOLÔ, tribolare, contrarier. BARREÃ, BARCELÔ, barrelare, tirer en tous sens, harceler, travailler avec peine. GROPPÔ, gruppare, saisir. IMPUGNI, de l'italien pugna, le poing, empoigner. GRAFFINÔ, graffiare, sgrafflare, égratigner. CHAPLÔ, Calpestare, fouler aux pieds. OCLÔ, asclare, refendre, mettre en morceaux. DEPESSI, de l'italien, pezzi, pièces, morceaux, mettre en morceaux. PETASSI même étymologie ; mettre des pièces, raccom- moder. ADDURE, contract de ADDUCÊRE, latin, amener. AVINDRE ; latin, ADVENIRE, atteindre. QUAIRE ; latin, QILERERE, chercher; d'où QUAITÔ, faire la quête.