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160         LA RÉCLAME, LE PDI'F ET L'ANNONCE.

ces, des journaux en vogue prônent vos ouvrages, des amis
complaisants entassent des lauriers sur vos têtes. N'ayez
crainte d'avoir le destin de ces auteurs faméliques , tels
qu'Homère, Le Tasse, Cervantes, le Camoëns, et d'autres,
qui vécurent sans asile et sans argent. Vous , Messieurs,
vous êtes bien rentes, bien nourris, bien logés, et si l'ave-
nir ne vous accorde pas, comme à ces vieux grands hom-
mes, des siècles de gloire pour revenus , le présent, du
moins, vous aura donné des jours de joie et de plaisirs.
   Jouissez donc de vos triomphes actuels ; quant à la pos-
térité, je vous la souhaite ; mais je crois pouvoir vous ras-
surer sur les outrages que la plupart d'entre vous auriez
grand tort de craindre de vos arrière-neveux; dans deux
siècles votre renommée évitera sans peine les récrimina-
tions et les reproches qu'elle ne doit point redouter pour
elle. On ne renversera point vos statues ; on ne brisera pas
même vos bustes ; on ne pourra brûler vos œuvres. En un
mot, on ne vous immolera point aux exagérations des
systèmes littéraires d'alors , par la raison toute simple
qu'on ne saurait tuer les morts.
                                      J.   PETIT-SEOT.