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              LE PAGE DU BARON 1)KS ADRETS.              34»

les quarante-neuf hivers qui lui donnaient habituellement
l'apparence d'un viens et rude soldat, changés ce jour-
là en quarante-neuf printemps, à peine éclos, le trans-
formaient presque en jeune capitaine, aussi heureux de
parader que de porter des coups d'éjjée.
    Les réformés o'éiaient pas habitués à voir le terrible
Beaumont en pareil habit de fête. Tous les yeux se por-
tèrent sur lui avec étonnenient, et plus d'un sourire parut
sous les austères moustaches des hallebardiers et des
gens d'armes.
    Beaumont inspecta minutieusement les armes, ies vê-
 tements et les chevaux, puis il annonça que l'armée de
Montbruu était aux portes de Lyon prête à rentrer en
campagne sous ses ordres ; il désigna les corps et les of-
 ficiers qui devaient l'accompagner, fixa l'heure du dé-
 part et donna la matinée pour s'y préparer. Libre
 enfin des soins du commandement, il rentra dans Sa
 salle des repas et fit prévenir Marguerite d'avoir à se
 présenter devant lui.
     Pendant que le serviteur empressé se rendait aux ap-
 partement; de Marguerite, de Berthe et de Philomène,
 et de là parcourait la chapelle, les salles et les terrasses
 du vieux château, Beaumont, souriant, prenait son repas
 du malin et jetait un regard empressé vers la porte par
 où devait entrer, non plus son page, mais sa compagne,
  la jeune et belle fille qu'il élevait jusqu'à lui.
     Le valet revint rouge et troublé de la course qu'il
  avait faite.
     — Monseignenr, dit-il au baron étonné, la demoiselle
  de Varennes n'est pas au château, non plus que les dames
  de Bionnais et de Gantelet.
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