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L E S B E A U X - A R T S A LYON SUITE (*). Les travaux les plus variés, peinture d'écussons et de bannières , peinture de voitures , levées de plans , etc , étaient exigés du peintre : il fallait qu'il fût architecte et géomètre. Et il en était de même à Paris comme l'attes- tent les comptes de chaque règne, en Italie dans toutes les cours comme le raconte Vasari : partout le peintre devait se prêter aux fantaisies du maître (1 ). Aussi ce n'est pas dans les occupations souvent bien futiles exigées du peintre officiel qu'il faut chercher le critérium de l'art au seizième siècle. Perréal et Corneille sont comptés parmi les plus excellents peintres français (*) Voir les précédentes livraisons. (1) Suivant M. Rolle, la première pièce officielle lyonnaise où soit inscrit le nom de Perréal est un état de 1483 relatif à un char qui fut construit par ordre de Louis XI pour servir à saint François de Paule, Archives de l'art français, 1861, p, 89. Perréal s'occupe de cette ma- chine à 4 roues comme carrossier : il fournit le plan soit de la construc- tion soit de la réparation, et dans le détail des dépenses figurent les peaux rouges, noires, violettes, qui servaient à recouvrir les lodiers les coffrets et la chapelle, puis l'étoffe, les garnitures de la petite fenêtre latérale, etc. Cette mission s'explique par la position que Perréal avait comme peintre et valet de chambre à îa cour du roi Louis XI. M. Grandmaison, archiviste du département de l'Indre-et-Loire, a découvert des documents datés de 1476 qui prouvent que Perréal avant de venir à Lyon était domicilié à Orléans ; et qu'il exerçait dans cette ville en 1472 la profession de maître verrier.— Voir le récent ar- ticle publié par M. Dufay, Revue du Lyonnais janvier 1870.