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508                 MATTHIEU DE VAUZEIXES.

qu'augmenter. La ville de Lyon s'administrait elle-même
par douze échevins ou conseillers de ville, dont le man-
dat durait deux ans (9). Chaque année, à la Saint-Thomas,
(21 décembre) six d'entre eux se retiraient, et leurs suc-
cesseurs étaient solennellement élus par les deux plus
anciens conseillers sortants et les maîtres des corps de
métiers votant sous leur direction. Il n'est pas besoin de
dire quelle était l'importance de ces charges dans une
ville jalouse, entre toutes, de conserver ses privilèges,
très-florissante, très-peuplée, et parvenue à l'une des pé-
riodes les plus brillantes de son histoire. Elles étaient
d'autant plus recherchées, qu'un édit de Charles VIII,
du mois de décembre 1495 (10), confirmé par sessucces-


   (9) Leur costume officiel était une robe de satin violet avec les pa-
rements de la même couleur et une toque noire. En 1595, les douze
échevins furent remplacés par un prévost des marchands et quatre
échevins.
   (10) Il fut enregistré au parlement de Dauphiné en 1496 eî au par-
lement de Paris en 1544. — « Iceux conseillers présens et advenir,
dit cet édit, s'ils n'estoyent nez et extraicts de noble lignée, avons
annobly et annoblissons par ces présentes, et du titre et privilège
de noblesse eux et leur dicte postérité née et à naistre en loyal ma-
riage décorez et décorons : Voulons et concédons que au temps ad-
venir ils et chacun d'eux avec toute leur dicte postérité et lignée née
et à naistre en loyal mariage, soyent réputez et tenuz nobles, et
pour tels de tous et en tous faicts et actes receuz et admis, et que
des privilèges, franchises et libertez que usent les autres nobles de
notre royaume ils jouyssent, usent, et puissent venir à Testât et
ordre de chevalerie en temps et lieu et acquièrent en nos royaume et
Dauphiné fiefs, arrière-fiefs, juridictions, seigneuries et nobles tene-
mens, sans pour ce ne autrement payer à nous ou à nos successeurs
aucune finance. » (V. Claude de Rubys, les Privilèges, franchises
et immunités octroyées par les rois très chrestiens aux consuls,
 eschevins, manans et habitons de la ville de Lyon et à leur postérité
 (Lyon, 1574, in-f.)