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306                M. GRÉGOIRE ET SES ÉCRITS.

   Je ne puis insister avec détail sur chacun de ces t r a i -
tés ; en voici la liste telle que M. Collombet la donne lui-
même dans la préface de la traduction des lettres de saint
Jérôme (1) :
   « Quant à ces volumes, ils contiennent une entreprise
que nous sommes jaloux de poursuivre. Depuis Salvien ,
nous avons donné successivement Euclier, de Lyon, Vin-
cent de Lérins, Sidoine et Synésius. Après Jérôme vien-
dra Tertuilien tout entier, Tertullien, le Bossuet de
l'Afrique, suivant la juste et belle expression de M. de
Chateaubriand (2). »
   Tertullien ne fut jamais t r a d u i t : l'œuvre commencée
par Salvien, ce Jérémie du v° siècle, comme le nomment
les deux commentateurs, s'arrêta à ces lettres de saint
Jérôme qui en formèrent, à coup sûr, la partie la plus
attachante. On était en 1837, et le jeune professeur ne
s'appartenait plus ; les compositions originales devaient
être abandonnées pour l'enseignement quotidien. Il allait
y consacrer modestement tout son temps et toutes ses
forces jusqu'au dernier mois qui a précédé sa mort.
   Le genre de vie de M. Grégoire, sa personne entière
font songer involontairement au xvn c siècle, à ces hom-
mes savants et modestes qu'on y retrouve si souvent à
côté des hommes connus. Ils n'ont rien publié ou presque
rien; on ne saurait ni leur nom ni leur existence si telle
lettre célèbre, tel mémoire du temps ne les indiquait au
passage, si quelques lignes d'eux ne s'étaient conservées
dans la correspondance d'un grand écrivain. Amis obscurs
de Racine, de Féaelon ou de Pascal, confidents et parfois

  {]) Lettres de saint Jérônie, traduites en français avec texte en re-
gard, par J.-F. Grégoire et F.-J. Collombet, 4 volumes. Périsse, 1837.
— Lyon.
   (2) Préface des Lettres de saint Jérôme, page 10.