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154 LA RÉCLAME, LE PUFF ET h'ANNONCE. dre dans ce calcul le bénéfice que doivent faire les fer- miers. Et maintenant, que mes lecteurs veuillent bien supputer la marge que doit avoir le prix de vente des marchandises à l'annonce desquelles ceux qui les débitent consacrent des frais aussi exorbitants ! Le racahout des Arabes , la reva- lescière et la pâte de George , par exemple , q u i , affichés dans tous les grands journaux de Paris , le sont encore clans les plus imperceptibles feuilles de la province ! Pau- vres estomacs affaiblis , misérables poitrines attaquées, c'est vous qui, en dernière analyse, payez à beaux deniers comptants ces annonces retentissantes. Ah! puisse en re- tour du prix que vous mettez alors à ces remèdes, leur in- fluence salutaire diminuer vos souffrances comme leur achat allège vos bourses ! Mais aussi, pourquoi l'humanité se résigne-t-elle en- core à avoir des maux, quand chacun d'eux trouve sa gué- rison assurée dans les spécifiques annoncés à la quatrième page des journaux? quand l'allopathie, l'homéopathie, la médecine aquatique se coudoient, se ruent et s'empressent pour offrir aux mortels le terme de leurs douleurs? Et com- ment douter de l'efficacité de ces remèdes divers que cou- ronnent des médailles d'or, d'argent et de bronze obtenues aux expositions ? quand des brevets d'invention les escor- tent, quand des attestations d'Esculapes et de guéris les suivent et les encadrent ? quand la lithographie des fioles , boîtes et petits pots qui les contiennent, captive les regards, ornés de la signature, du paraphe, de l'adresse, et même des portraits de leurs auteurs? —Ne mettons-nous pas aussi quelque obstination à ne pas nous enrichir et ne restons- nous point gueux presque par notre faute , quand chaque jour ces mêmes feuilles nous offrent, avec des prospectus de mille entreprises dorées, l'heureuse chance de devenir, pour quelque monnaie, propriétaires d'une terre en Allema- gne , ou d'un château en Italie? Voyez plutôt Jules Janin, seigneur du palais Lazzarini !