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MATTHIEU CE VAUZELLES. 317 fabriquées en Italie. Les étoffes de soie étaient cependant fort recherchées, et leur acquisition coûtait chaque année à la France des sommes énormes. C'est alors, vers 1535, qu'Estienne Turquet, trafiquant piémontais, auquel s'associa bientôt Barthélémy Naris, et dont l'exemple trouva plus d'un imitateur, entreprit de faire venir à Lyon des ouvriers de Gènes et autres lieux, afin d'y lever des métiers de velours et draps de soie. Matthieu de Vau- zelles, appelé à s'expliquer (27), comme conseil de la ville, sur les requêtes qui furent présentées à ce sujet, devint le défenseur et l'organe de la nouvelle industrie, et ses avis furent constamment ratifiés par les décisions du consulat. De 1536 à 1554, son nom se retrouve à cha- que page des actes consulaires, toutes les fois qu'il s'a- git d'obtenir, pour les fabricants de soieries ou leurs ou- vriers, pour Rollet Viard (28) comme pour Turquet et Naris, des immunités, dégrèvements, privilèges, conces- sions de terrain, avances d'argent, sauf-conduits, etc. Comprenant toute la puissance de l'association, il con- seilla à Turquet et Naris, dont les ressources particuliè- (27) On lit au procès-verbal de la séance du 25 août 1536 : « Mes- « sire Matthieu de Vauzelles a rapporté comme Estienne Turquet et « aultres ses consorts ont moyen de faire venir des ouvriers pour « lever des mestiers en ceste ville pour y faire les draps de soye, « pourveu que l'on puisse obtenir permission du roy et sauf conduict « pour lesdits manœuvres et ouvriers par autant qu'ils viendront de « Gennes et autres pays estrangers, en leur donnant les affranchisse- « ments et exemptions comme ledict seigneur a fait à ceulx de Tours, « dont il a baillé un double ; surquoy a esté ordonné faire doubler « lesdicts privilleges et une requeste qu'a esté minutée pour après « les présenter au conseil privé du roy estant en ceste ville. » (Arch. municip. BB. 55.) (28) Arch. municip. BB. 58. Séances des 28 octobre, 9 et 11 no- vembre 1540.